- La Cour constitutionnelle colombienne va examiner le cas de censure d’une vedette des réseaux sociaux.
- L’organisation de défense des droits de l’homme ADF International soutient ses démarches.
COLOMBIE (19 avril) – Avons-nous le droit de partager des opinions chrétiennes sur les médias sociaux ? La Cour constitutionnelle devra répondre à cette question, du moins pour la Colombie. Répondant à la question d’un téléspectateur dans une vidéo « Ask Me Anything », la star des médias sociaux Erika « Kika » Nieto avait partagé son point de vue sur le mariage tout en exprimant sa tolérance pour toutes les autres opinions. Après qu’un militant s’est plaint de cette vidéo, un tribunal national a nié son droit à la liberté d’expression en lui ordonnant de retirer la vidéo. Mme Nieto demande maintenant à la Cour constitutionnelle colombienne de confirmer son droit de partager librement ses opinions en ligne.
« Chacun devrait être libre de partager ses convictions en public. Je veux être authentique avec mes followers sans être censurée ou craindre des sanctions pénales simplement pour avoir posté une vidéo. Je ne veux pas que les autres aient peur d’exprimer leurs convictions. En prenant la parole, j’espère inspirer une plus grande tolérance à l’égard des opinions différentes», a déclaré Mme Nieto.
Censurée pour avoir exprimé son point de vue sur le mariage
En répondant à la question d’une personne qui la suivait dans sa vidéo sur YouTube, Mme Nieto a fait part à ses millions de followers de ses convictions sur le mariage comme étant l’union d’un homme et d’une femme. Elle a déclaré : « Dieu a créé l’homme et la femme pour qu’ils puissent être ensemble. Je ne considère pas que le fait que des hommes soient avec des hommes ou que des femmes soient avec des femmes soit une bonne chose, mais je tolère cela »*.
« Chacun devrait être libre d’exprimer ses croyances et ses convictions religieuses sans craindre la censure. Le droit de Mme Nieto d’exprimer librement ses opinions et de les partager publiquement est protégé par la Constitution colombienne. La liberté d’expression et la liberté de religion sont des droits fondamentaux garantis par tous les grands traités en matière de droits de l’homme. Si quelqu’un se sent offensé, la meilleure réponse est le débat, pas la censure. En fin de compte, c’est chacun d’entre nous, et la démocratie elle-même, qui souffrent lorsque les gens ne peuvent pas s’exprimer librement », a déclaré Tomás Henríquez, directeur du plaidoyer pour l’Amérique latine et les Caraïbes à l’ADF International, une organisation de défense des droits humains qui soutient le cas de Kika Nieto.
Des militants ont déposé plainte
Dans une affaire distincte découlant de la même vidéo, la Cour constitutionnelle colombienne a déjà jugé que le discours de Kika Nieto sur le mariage était protégé par la Constitution. Cependant, un autre militant a porté plainte contre Nieto, estimant que ce même commentaire sur le mariage était offensant et discriminatoire. Cette fois, une juridiction inférieure a considéré que la vidéo contenait un « discours de haine » et a donc ordonné son retrait de YouTube.
L’ONG colombienne Nueva Democracia – une plateforme de la société civile qui défend la liberté d’expression et d’autres droits fondamentaux – représente Nieto dans cette affaire. Elle demande maintenant à la Cour constitutionnelle de défendre les libertés fondamentales et d’annuler la décision de la juridiction inférieure. ADF International soutient Nueva Democracia. La Cour constitutionnelle colombienne doit décider en mai si elle accepte de réexaminer l’affaire. Voir la vidéo de Kika racontant son histoire ici.
Une préoccupation mondiale croissante
Mme Nieto n’est pas la seule à faire l’objet de poursuites judiciaires pour avoir exprimé publiquement ses convictions sur le mariage sur les réseaux sociaux. En Finlande, Päivi Räsänen, ancien ministre de l’intérieur et membre en exercice du Parlement, fait l’objet de plusieurs enquêtes criminelles après avoir partagé ses convictions profondes dans un tweet. Cette médecin, mère de cinq enfants et grand-mère de six enfants, a exprimé publiquement son opinion sur la famille et le mariage. Le procureur général finlandais la soupçonne d’ « agitation ethnique », un crime passible de deux ans d’emprisonnement. L’ADF International soutient Mme Räsänen dans la défense de son droit à la liberté d’expression. Plus d’informations ici.
La liberté d’expression est un droit fondamental qui fait l’objet de critiques croissantes dans la « cancel culture » d’aujourd’hui. Les cas de Nieto et de Räsänen montrent que la liberté de partager ses croyances doit être correctement protégée. Que l’on soit d’accord ou non avec certains points de vue, la censure mène inévitablement sur une voie dangereuse. La censure crée la peur, la liberté d’expression favorise une société civile dynamique », a déclaré Robert Clarke, directeur adjoint d’ADF International.
* traduit de l’espagnol