Ensemble, mettons fin au mariage forcé !
#MettonsFinAuMariageForcé
- Qui : Reeha Saleem
- Où : Tribunal de la famille Pattoki, Pakistan
- Juriste : Tehmina Arora
Au Pakistan, environ 1 000 filles sont enlevées, converties et mariées de forces tous les ans – la plupart d’entre elles ont entre 12 et 15 ans.
Le tribunal de la famille de Pattoki, au Pakistan, a annulé le mariage forcé de la jeune chrétienne pakistanaise, Reeha Saleem. Le tribunal a estimé que Reeha n’avait pas épousé volontairement son ravisseur et que sa signature sur l’acte de mariage avait été obtenue par la contrainte pendant sa captivité. Au cours de la procédure, Reeha a nié s’être convertie à l’islam et a réaffirmé sa foi chrétienne. L’accusé, Muhammad Abbas, a reçu plusieurs avis de comparution, mais n’a pas obtempéré, ce qui a donné lieu à une procédure et un jugement par défaut.
La mère de Reeha, Parveen Saleem, se réjouit de la décision du tribunal : « Nous avons été contraints de nous cacher pour échapper au ravisseur de Reeha, qui ne cessait de menacer la famille pour qu’elle lui ‘rende sa femme’. J’espère qu’après la décision du tribunal d’annuler le mariage illégal, ma fille pourra enfin reprendre ses études et que nos vies pourront revenir à la normale. Je suis profondément reconnaissante envers ADF International et leur avocate partenaire Maître Sumera Shafique d’avoir obtenu justice pour Reeha, et je prie pour que notre pays mette fin à ces abus ».
« Nous sommes ravis que le tribunal ait annulé le mariage forcé de Reeha et qu’elle puisse enfin tourner la page de cette épreuve douloureuse. Aucune fille ne devrait subir les horreurs d’un enlèvement et d’un mariage forcé, ni être obligée de renoncer à sa foi. Nous espérons que l’annulation du mariage forcé de Reeha constituera une avancée positive pour les milliers de femmes et de jeunes filles du Pakistan qui sont confrontées à des épreuves similaires. Il est temps que le gouvernement pakistanais intervienne davantage en fixant l’âge minimum du mariage à 18 ans dans tout le pays afin d’empêcher ces mariages forcés et ces conversions », a déclaré Tehmina Arora, Directrice des activités de plaidoyer en Asie, pour ADF International.
« Ils ont dit qu’ils allaient me jeter de l’acide au visage si je n’obéissais pas. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que j’avais renoncé à ma foi et que j’étais à présent mariée à Abbas… mon voisin qui me harcelait et me faisait des avances sexuelles depuis des mois. »
- Reeha Saleem
Résumé de l’affaire
Reeha Saleem, jeune chrétienne pakistanaise, est enlevée en 2019 par un voisin qui lui faisait des avances depuis longtemps. Avec trois complices, ils l’emmènent à un endroit inconnu, menacent de lui jeter de l’acide au visage, et l’obligent à apposer ses empreintes sur une feuille de papier. Le lendemain, elle découvre qu’elle a ainsi renoncé à sa foi, qu’elle s’est convertie à l’Islam et qu’elle est à présent une femme mariée.
La jeune fille de 16 ans reste prisonnière de ses agresseurs pendant plus de deux mois. Ils l’enferment, la battent et l’agressent sexuellement. C’est un cauchemar. Puis, un jour, ils oublient de fermer la porte. Reeha s’enfuit et parvient à appeler sa mère.
Bien que rentrée chez elle, Reeha n’est pas tirée d’affaire pour autant : son « mari » et ses complices ne cessent de la menacer, ainsi que sa mère et son petit frère. Reeha n’ose plus sortir de chez elle et est à nouveau enfermée. Plus question d’aller à l’école ni de se construire un avenir
« Je veux mener une vie normale, comme toutes les filles de mon âge. Je veux poursuivre mes études. Mais ils ont dit qu’ils allaient me tuer s’ils me revoyaient un jour. »
Ses proches tentent de porter plainte – en vain : les policiers préfèrent croire qu’elle s’est convertie de son plein gré. Entre les lignes, le message est clair : une chrétienne de moins, ce n’est pas un problème.
ADF International s’est saisi du cas et soutient l’avocat de la famille, Maître Sumera Shafique, qui s’est efforcée de faire annuler le « mariage » musulman de Reeha.
Contexte
Bien que le mariage d’enfants soit illégal au Pakistan, plus de 1 000 filles y sont enlevées, converties de force et mariées à des hommes musulmans bien plus âgés qu’elles, tous les ans. La plupart des victimes ont entre 12 et 15 ans. Cela est dû au fait que l’âge minimum pour se marier selon la Sharia est plus bas (dès que la fille atteint la puberté) que l’âge minimum officiel au Pakistan (16 ans). C’est pour cela que les jeunes filles sont d’abord converties. De plus, le viol au sein du mariage n’est pas punissable par la loi.
Le mariage forcé, allant de pair avec la conversion forcée, met en danger l’intégrité physique et psychique de milliers de jeunes filles. Cette pratique intolérable est une entrave à leur droit fondamental à l’éducation, à la santé, et à la liberté de religion. Les jeunes filles appartenant à des minorités religieuses sont particulièrement vulnérables – et bien souvent, les forces de l’ordre refusent tout simplement de les aider.
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