Skip to content

Liberté de religion | Shagufta et Shafqat : Pakistan

Un couple pakistanais, innocenté d’accusations de blasphème, échappe à la peine de mort

#mettonsfinàlapersécution

Le couple de chrétiens pakistanais Shagufta et Shafqat a passé sept ans dans les couloirs de la mort pour de fausses accusations de blasphème. Le tribunal de grande instance de Lahore a annulé leur condamnation à mort en juin 2021. Assistés par ADF International, ils sont arrivés sains et saufs en Europe avec leurs quatre enfants.

Shagufta Kausar et son mari Shafqat Emmanuel ont été accusés de blasphème et arrêtés le 21 juillet 2013. Le tribunal de première instance les a condamnés à mort par pendaison en 2014. Même après l’annonce de leur acquittement en 2021, ces parents de quatre enfants ont continué à recevoir des menaces de mort.

Zahmat Akhtar, l’un des fils du couple emprisonné, se souvient avec émotion du moment où la police est venue arrêter ses parents en 2013 : « J’ai vu la police battre mon père. Il est paralysé des membres inférieurs, il ne ressentait donc pas la douleur dans ses jambes, mais ils l’ont aussi frappé au visage et lui ont asséné des coups de crosse de fusil dans le dos. Ils l’ont forcé à dire qu’il avait commis un blasphème. »

YouTube

By loading the video, you agree to YouTube's privacy policy.
Learn more

Load video

« Nous sommes tellement soulagés d’être enfin libres. Les huit dernières années ont été incroyablement difficiles, mais nous sommes si heureux d’être réunis avec nos enfants. Nous sommes très reconnaissants que tant de personnes, en particulier les équipes d’ADF International et de Jubilee Campaign, nous aient aidés et protégés en nous mettant en sécurité. Notre pays va nous manquer, mais nous sommes heureux d’être enfin en sécurité. Espérons que les lois sur le blasphème au Pakistan seront bientôt abolies, afin que d’autres ne subissent pas le même sort que Shagufta et moi »

Résumé de l’affaire

Le couple vivait, pauvrement, avec ses quatre enfants dans un complexe missionnaire de l’Église de Gojra dans la région du Pendjab, au Pakistan. Le 18 juin 2013, des SMS prétendument blasphématoires ont été envoyés à un religieux et à un avocat à partir d’un téléphone, qui était soi-disant enregistré au nom de Shagufta. Shagufta et son mari Shafqat ont été arrêtés et accusés de blasphème le 21 juillet 2013. Le couple est analphabète et n’aurait pas été en mesure d’écrire le moindre SMS. Shagufta déclarait par ailleurs avoir perdu son téléphone plus d’un mois avant cet incident.

Au Pakistan, le blasphème est passible de la peine de mort et, bien que personne n’ait été officiellement exécuté pour ce motif, des dizaines de personnes ont été tuées par des foules enragées après avoir été accusées de ce crime. Lors de son arrestation, Shafqat a été torturé pour l’obliger à faire de faux aveux. Les policiers l’ont battu et ont menacé de déshabiller Shagufta, son épouse, et de la faire traverser la ville à pied, nue. Le tribunal de première instance a condamné Shagufta et Shafqat à la peine de mort. Ils ont fait appel devant le tribunal de grande instance de Lahore, qui les a acquittés de tous les chefs d’accusation sept an plus tard, en juin 2021.

Le Parlement européen demande l’annulation de la condamnation à mort

Le 29 avril 2021, le Parlement européen a adopté une résolution appelant les autorités pakistanaises à libérer Shafqat Emmanuel et Shagufta Kausar, immédiatement et sans conditions, et à annuler leur condamnation à mort. Il a également demandé au Pakistan d’abroger les sections 295-B et C du code pénal national (incriminant le blasphème), et de respecter, ainsi que de faire respecter, les droits à la liberté de pensée, de conscience, de religion et d’expression dans tout le pays, en bannissant effectivement l’utilisation des lois sur le blasphème. Lire la résolution complète ici : « Les lois sur le blasphème au Pakistan, en particulier le cas de Shagufta Kausar et Shafqat Emmanuel »

Menacés de mort, malgré l’acquittement

Soulignant les problèmes liés aux accusations de blasphème, même dans les affaires qui aboutissent finalement à un acquittement, l’avocat du couple, Maître Saif Ul Malook, a déclaré : « Shagufta et Shafqat sont incroyablement soulagés d’avoir finalement été acquittés de ces accusations de blasphème infondées. Les nombreux retards dans l’examen de leur appel leur ont causé beaucoup de souffrances. Ces affaires sont très difficiles à plaider, en raison des problèmes de sécurité. La vie des clients et des avocats est réellement menacée ».

Shagufta était détenue dans la même prison qu’Asia Bibi. Dans une affaire qui a fait la une des journaux du monde entier, Asia Bibi a été accusée de blasphème et détenue dans les couloirs de la mort pendant huit ans, jusqu’à ce qu’elle soit enfin acquittée en 2018. Son cas est un exemple bien connu, illustrant la menace qui pèse actuellement sur les minorités religieuses dans la région. Après son acquittement, de violentes manifestations ont eu lieu dans tout le Pakistan, menaçant sa vie, et elle a été contrainte de fuir le pays. Tout comme Shagufta et Shafqat.

« Les lois sur le blasphème violent directement le droit international. Combien de personnes encore devront subir le même sort qu’Asia Bibi, Shagufta et Shafqat, avant qu’elles ne soient abrogées ? Toute personne a le droit de choisir et de vivre librement sa foi. Nous demandons donc instamment à tous les gouvernements de faire respecter ce droit en cessant d’appliquer les lois sur le blasphème, premier pas vers leur abrogation complète », a déclaré Paul Coleman, directeur général d’ADF International.

Restez informés

Engagez-vous à nos côtés ! Inscrivez-vous pour recevoir notre bulletin d’information

« * » indique les champs nécessaires

Name*
Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.